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Tant que j’ai du respir dans le corps : l’itinérance devant la caméra de Steve Patry

Tant que j’ai du respir dans le corps, un documentaire de Steve Patry

Tant que j’ai du respir dans le corps, un documentaire de Steve Patry

C’est dans la nuit sombre, le froid et la grisaille hivernale que le réalisateur Steve Patry a suivi et côtoyé les plus démunis de Montréal. C’était à l’hiver 2018-2019. Des personnes en situation d’itinérance, sans domicile, sans vêtements assez chauds pour affronter les -35 degrés. Les poches et le cœur vides. Ils veulent changer de vie ou non. Certains acceptent de l’aide, d’autres la refusent. Leur principal point en commun : une profonde souffrance, captée par la caméra de Steve.

Malgré les images difficiles, on sent une petite lumière : celle des intervenants qui viennent en aide aux gens de la rue, qui les connaissent par leur prénom et qui s’informent de leur état de santé. « As-tu pensé aller à l’urgence Gilles ? », « Est-ce que tu te sens faible ? »

C’est d’ailleurs par l’entremise de ce lien de confiance que Steve a pu entrer en relation avec les personnes en situation d’itinérance. « Je trouvais que filmer le travail des intervenants était une belle manière d’accéder à cette entraide-là. Et je savais stratégiquement qu’ils avaient déjà créé le lien avec les gens de la rue et qu’il serait plus facile pour moi d’entrer dans leur dynamique. Je ne partais pas de zéro », confie le documentariste.

Tiré du film Tant que j’ai du respir dans le corps

Tiré du film Tant que j’ai du respir dans le corps

Policières, infirmières, médecins, intervenants sociaux de l’Équipe mobile de référence et d’intervention en itinérance (EMRII) ; on sent leur vocation et leur profond désir d’aider. Ils restent professionnels malgré les nombreux refus reçus et devant la plus grande des misères humaines. Ils sont fidèles au poste, même s’il fait froid, conscients qu’une situation d’itinérance au Québec n’a rien d’humain. Le documentaire aborde d’ailleurs un autre enjeu ; celui qui alourdit le sort de ceux qui dorment au grand froid : les problèmes de santé liés à l’âge et à la consommation.

Tant que j’ai du respir dans le corps : un titre qui s’est imposé de lui-même

Le premier titre que le réalisateur Steve Patry avait en tête était Fantômes, pour l’itinérance cachée et le travail dans l’ombre des différents intervenants. Puis le projet a évolué, il a pris une autre direction. Un des personnages, amaigri et fatigué, a déclaré dans le bureau du médecin : « Tant que j’aurai du respir dans le corps, je vais… ». Il venait, sans le vouloir, de trouver le titre du documentaire. « L’omniprésence de la mort et du combat pour la vie n’était pas prévue dans le film », confie Steve.

Un regard empreint d’empathie

Steve Patry, réalisateur documentaire@Nicolas Goyette

Steve Patry, réalisateur documentaire

@Nicolas Goyette

Steve Patry en est à son troisième long métrage documentaire. Les deux premiers, De prisons en prisons et Waseskun, ont également des visées sociopolitiques. Steve a toujours travaillé dans le domaine du cinéma avec des jeunes de la rue ou avec des gens avec des problèmes de toxicomanie et des prisonniers. Parler de ces sujets fait partie « de son ADN ». Tant que j’ai du respir dans le corps est « un condensé des deux autres films », une suite logique.

On sent, à travers tout le documentaire, son regard absent de jugement et empreint d’une grande empathie. Il a su s’immiscer dans la vie de ces gens avec un énorme respect, en ne sortant sa caméra qu’au moment opportun, sans rien brusquer.

André Duchesne, un journaliste de La Presse, qualifie Steve de « genre de héros » pour le courage qu’il a eu de mettre en images un quotidien que personne ne veut voir.

Et nous en pensons tout autant.

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Le documentaire est disponible en ligne sur la plateforme du Cinéma Moderne.

Pour visionner la bande-annonce.

Production : Les Films de l’autre – Steve Patry

Un documentaire de Katerine Giguère sur le Pavillon du Canada à Venise

Autre centre, la directrice photo et réalisatrice Katerine Giguère

Autre centre, la directrice photo et réalisatrice Katerine Giguère

Katerine Giguère a réalisé et fait la direction photo d’un documentaire qui met en valeur la beauté et l’histoire du Pavillon du Canada : À ciel ouvert, portrait d’un pavillon à Venise. Ce bâtiment est l’un des 29 pavillons du Giardini de la Biennale de Venise et a été restauré en 2018. Un bijou architectural, comme certains le nomment. Celle qui a grandi dans les corridors de l’ONF auprès de parents cinéastes a réussi avec brio à personnifier et à rendre hommage à une œuvre architecturale bâtie en 1958.

Le défi derrière ce grand projet

En février 2018, la directrice photo Katerine Giguère se fait approcher par l’ONF pour faire des capsules afin d’inaugurer, par l’entremise d’une exposition, la restauration du Pavillon du Canada. Elle se rend donc à Venise où elle fait connaissance avec le pavillon. Il est enneigé, en restauration et en mauvais état. Comment allait-elle prendre des images qui lui rendent hommage ? Ce n’est qu’à son retour en mai que la restauration sera achevée.

Le Pavillon du Canada à Venise

Le Pavillon du Canada à Venise

Le projet s’est rapidement transformé, il a grandi. Le Musée des Beaux-Arts du Canada et sa fondation, partenaires de l’ONF, lui ont demandé de faire un film qui pourrait immortaliser ce moment important de la vie du Pavillon. Katerine, qui avait déjà de l’expérience comme réalisatrice, a accepté de relever ce grand défi. « Moi, je suis habituée de suivre des personnages, d’être témoin de leur quête. Faire un film sur un bâtiment, on va se le dire, ça me sortait de ma zone de confort ! » Pourtant, Katerine Giguère a trouvé le moyen de rendre le pavillon vivant : il est devenu le personnage principal du film. Elle a filmé d’une façon très ingénieuse, soit à travers les vitres, comme si elle était les murs ou «la peau» du pavillon. «Une des premières images au début du documentaire est l’ouverture des portes par une femme habillée en blanc, une femme qui représente toutes les époques. Je voulais inviter les gens à entrer et à faire la connaissance d’un bâtiment qui a 60 ans d’histoire.»

Une des scènes du documentaire. Katerine Giguère rend hommage au cinéma et au premier film fait sur le Pavillon du Canada (Ville intemporelle réalisé par Colin Low en 1959) en filmant la projection et le vieux projecteur de l’ONF !

Une des scènes du documentaire. Katerine Giguère rend hommage au cinéma et au premier film fait sur le Pavillon du Canada (Ville intemporelle réalisé par Colin Low en 1959) en filmant la projection et le vieux projecteur de l’ONF !

Parler de 60 ans d’histoire dans un documentaire de 25 minutes, c’était aussi un très gros défi. La réalisatrice a toujours eu le souci de charmer un large public, sans tomber dans des détails trop techniques. Ce sont donc une dizaine d’entrevues et des centaines d’archives qu’elle a dû, avec l’aide inestimable de la monteuse et conseillère à la réalisation Annie Leclerc, structurer et résumer afin de rendre le tout digeste. «C’est un film niché, mais je voulais le rendre accessible à tous. Je voulais qu’il soit comme un voyage et une découverte pour tous.»

Le cinéma : l’amour de sa vie

Katerine Giguère, originaire des Bois-Francs, fait du cinéma depuis qu’elle a 15 ans. La pomme n’est pas tombée très loin de l’arbre puisque ses parents, Serge Giguère et Sylvie Van Brabant, sont deux cinéastes passionnés qui ont cofondé Les Productions du Rapide-Blanc en 1984. Elle dit qu’elle n’aurait jamais voulu faire autre chose, qu’elle aime faire ressentir des émotions grâce à ses images. «Mon crayon, moi, c’est ma caméra».

De belles collaborations

Katerine Giguère a collaboré avec certains membres du BEAM pour la postproduction de son documentaire, notamment avec Daniel Toussaint qui a pris en charge le montage sonore. Pierre-Philippe Côté et Steve Doman du Studio Le Nid ont fait la musique. «J’avais envie que le film soit “senti”, j’avais envie d’entendre du piano. Je voulais que ce soit élégant et que la musique nous porte. Ç’a été vraiment réussi. D’ailleurs, je reçois vraiment beaucoup de compliments sur la musique.»

La portée souhaitée

Katerine Giguère, directrice photo et réalisatrice @ Geneviève Caron

Katerine Giguère, directrice photo et réalisatrice @ Geneviève Caron

Il est possible de visionner le documentaire gratuitement sur le site de l’ONF. « Je veux que les gens portent un regard encore plus curieux sur les lieux qui les entourent, car ces lieux ont souvent été réfléchis comme des œuvres d’art », confie la créatrice.

En ce moment, le film circule dans toutes les ambassades canadiennes à travers le monde. « Il a une portée internationale. J’espère que le film deviendra une référence, car il n’y aura probablement pas, dans un avenir rapproché, d’autres films sur le Pavillon. »

N’hésitez pas à visionner le documentaire du Pavillon du Canada gratuitement et «laissez-vous porter par ce que le Pavillon a à dire !»

Succès de la campagne de sociofinancement du film Des hommes, la nuit

Anh Minh Truong, réalisateur et coscénariste du long métrage Des hommes, la nuit

Anh Minh Truong, réalisateur et coscénariste du long métrage Des hommes, la nuit

La campagne de sociofinancement, L’Estrie se fait son cinéma, se terminera le 4 octobre prochain. Le montant initial demandé, 75 000 $, a déjà été dépassé : la réponse du public a été des plus favorables. Anh Minh Truong, réalisateur et coscénariste, pourra ainsi réaliser son premier long métrage en sol estrien, aux côtés de gens qui ont cru depuis le jour 1 en son projet de film.

Anh Minh Truong, tu as coécrit le film Des hommes, la nuit durant de longues années et après plusieurs demandes aux organismes subventionnaires, tu n’as pu obtenir le financement nécessaire pour le faire. On t’a d’ailleurs entendu dire : « je croyais que mon film était mort ». Comment est née l’idée de faire une campagne de sociofinancement pour ne pas le laisser mourir ?

J’avais pris toutes les rondes de dépôts auxquelles j’avais droit pour demander du financement, ce qui est le cas pour plusieurs cinéastes au Québec. Pour les 20-25 longs métrages qui sortent par année, il y en a environ le triple qui ne voit pas le jour. L’enveloppe budgétaire totale en cinéma n’est pas assez grande pour la quantité de talents que l’on a. J’étais en réflexion à savoir comment donner vie à mon film malgré tout.

Laurent Allaire [producteur chez Chasseurs Films] était au courant de mon projet. Et quand il a su que mon film était mort aux institutions, il n’a pas voulu me laisser hypothéquer ma maison (rires). Véronique [Vigneault] et lui se sont rencontrés la semaine d’après. Véronique, que je connais depuis longtemps, avait déjà lu le scénario. Ils ont eu le désir commun de dire : « Il faut faire en Estrie des longs métrages de fiction. Et il faut faire celui de Minh en premier. »

Ça tombait bien parce que mon film était mûr. Ça devenait comme un cercle parfait parce que mon collègue et moi l’avons écrit en pensant que l’histoire se passait dans le coin. Pour nous, c’est clair que telle côte dans le film, c’est la côte Don Bosco (rires).

La campagne a, jusqu’à ce jour, amassé 90 685 $ (plus 78 250$). Êtes-vous satisfaits de ce montant ?

Oui. Plus on a de sous, meilleur le film sera. Nous pourrons nous permettre plus de journées de tournage et de faire un film de plus grande envergure. Si les gens veulent assister à la première, venir au tapis rouge ou voir leur nom au générique, c’est maintenant qu’ils doivent cotiser. Après le 4 octobre, ce sera fini.

L’objectif initial d’amasser 75 000 $ était assez ambitieux, n’est-ce pas ?

Oui, c’est très gros. En Estrie, sur la plateforme La Ruche, nous sommes la deuxième plus grosse campagne jusqu’à date. Mais le réseau d’ici est fort et les gens en Estrie veulent un film. On a visé un gros montant, mais ce n’était pas notre première campagne à Véronique [Vigneault] et moi. On était préparés et on y travaillait depuis plus de 6 mois. 

Es-tu surpris de la réaction très positive de la population ? Pensais-tu qu’elle serait aussi favorable ?

En fait, ce qui est étonnant c’est qu’il y a aussi des gens de Montréal, de Québec et d’ailleurs qui appuient la campagne. La campagne a dépassé la région et ça m’a surpris, car l’axe de communication principal était l’Estrie. On reçoit beaucoup d’amour en faisant une campagne comme celle-là. Je reçois des chèques chez nous de personnes que je n’ai jamais rencontrées. Il y a même des personnes qui ont vu mes films à mes tout débuts qui m’écrivent et contribuent, même s’ils ne m’ont pas vu depuis 25 ans (rires) !

Est-ce qu’un film a déjà été financé grâce à une campagne de sociofinancement comme la tienne ?

Oui, le film de Julien Lacroix et d’Adib Alkhalidey. La campagne a également été faite sur La Ruche. Il y a de plus en plus de films qui se financent de cette façon.

Le film coûtera un demi-million de dollars. Où irez-vous chercher la somme supplémentaire ?

Il y a d’autres sources de financement traditionnel comme le CALQ, la SODEQ et Téléfilm Canada pour le financement de la postproduction du film [l’appui pour la production a été refusé, mais il est possible de le demander pour la postproduction] et d’autres commanditaires. Mais c’est Véronique [Vigneault] qui gère les cordons de la bourse !

La distribution est composée de certains comédiens d’ici. Est-ce que ça allait de soi pour toi de choisir des gens de la région pour ton film ?

Quand j’ai écrit le film, j’avais déjà plusieurs comédiens en tête, comme Luc Guérin et Édith Cochrane, qui ne sont pas de l’Estrie. Mais en ramenant le film ici, oui, on voulait trouver des gens qui étaient de la région et qui fitaient bien dans le casting, comme Jean-Moïse Martin, Marie-Évelyne Lessard, Sonia Vachon, Emmanuelle Laroche et Pierre Hébert. Donc les trois quarts de la distribution viennent de l’Estrie.

Quel sera l’apport du BEAM dans ce projet ?

Si on faisait un film ici, il fallait que Le BEAM soit avec nous. On sait que Le BEAM est un acteur important du milieu et qu’il a un poids. À l’approche du tournage, Le BEAM sera sollicité pour de l’organisation et du repérage de lieux de tournage.

Penses-tu que cette campagne ouvrira la porte à d’autres projets ?

Oui. C’est le but. Il ne faut pas que le film soit un one shot. Je ne voudrais pas que dans 10 ans, il n’y ait pas d’autres films qui aient suivi. Le but est d’arriver à créer un mouvement et de mettre les germes d’une industrie pour que d’autres personnes produisent des films ici. Chaque film est un combat, il n’y a pas de formule magique, mais ça se fait !

Voici de précieux partenaires et contributeurs du projet:

- La Maison du cinéma (qui fournira tous les billets de cinéma) - MRC des Sources -Restaurants : Pizzicato et Auguste (qui offriront la nourriture pendant le tournage) - Institutions scolaires : Le Salésien, École Mitchell-Montcalm, École de musique de l’UdeS, Agence-école de l’UdeS - Sherweb  - Dunton Rainville - Services immobiliers First - Beauvoir Agence Créative - Sherbrooke Toyota

Il ne reste que 4 jours à la campagne ! Participez au financement du film en cliquant ici.

Un documentaire signé Myriam Leblond et Pierre-Luc Racine

Pierre-Luc Racine et Myriam Leblond lors du tournage du documentaire Pisikotan

Pierre-Luc Racine et Myriam Leblond lors du tournage du documentaire Pisikotan

C’est en janvier dernier que les réalisateurs Myriam Leblond et Pierre-Luc Racine ont enfilé leur manteau et leurs mitaines pour aller à la rencontre de jeunes Atikamekw, une communauté autochtone située dans Lanaudière. Le documentaire nommé Pisikotan signifie « se lever ensemble » et est narré par Martine Dubé, une Atikamekw d’une grande sagesse qui agit également comme guide spirituelle.

Les prises de vue nous permettent de nous faire surprendre par l’ampleur du territoire enneigé de ce bout de pays. Les dessins de l’illustratrice atikamekw Meky Ottawa agrémentent les paysages et transmettent un message porteur de symboles, tout comme l’ambiance sonore, typiquement atikamekw, créée par Moe Clark, Musique Nomade (Wapikoni) et les Black Bears.

« Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port. » Eruoma Ottawa-Chilton pendant la course à relais. Pierre-Luc Racine à la caméra.

« Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port. » Eruoma Ottawa-Chilton pendant la course à relais. Pierre-Luc Racine à la caméra.

Le projet Pisokotan a été initié par Luc Parlavecchio de l’Institut DesÉquilibres et par le Centre de l’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL). Il a pour objectif de faire faire des défis physiques à des jeunes de 11 à 16 ans. Les adolescents Atikamekw sont le noyau du documentaire. Afin de renforcer leur confiance, leur estime, leur lien à leurs racines et leur spiritualité, ces jeunes sont invités à relever plusieurs défis physiques. Luc Parlavecchio et des intervenantes les accompagneront pour une survie en forêt, pour une randonnée nocturne en raquettes, et finalement, pour une très longue course à relais entre Joliette et Manawan : un parcours de 24 heures sur plus de 180 km, qu’ils devront faire en se relayant à la course. Plusieurs obstacles seront rencontrés pendant ces défis. Ils auront froid, seront fatigués ou à bout de souffle. La persévérance sera-t-elle au rendez-vous? « Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port », entendra-t-on la narratrice.

Lors du visionnement des différents entretiens avec les adolescents Atikamekw, l’on perçoit plusieurs silences ou plusieurs « vides ». De nombreux jeunes ont perdu leur langue maternelle, car ils vivent maintenant à l’extérieur de leur communauté. Ils naviguent donc difficilement pour retrouver leurs mots. « Ces silences sont la conséquence d’une perte de la culture, d’une perte de la langue » confirme Pierre-Luc. « Nous voulions respecter leur rythme. Nous n’avons pas coupé les silences au montage, car ils font partie de leur vie », affirme Myriam.

Ces pauses donnent une douceur au documentaire, comme si nous devions suspendre le temps pour mieux comprendre le sens de leurs mots. « En tant qu’allochtones, nous souhaitions donner entièrement la parole et l’espace aux Atikamekw » affirme Myriam.

Myriam Leblond et Pierre-Luc, complices depuis toujours

Myriam Leblond (à gche) en compagnie d’Alex Laviolette-Moar, Marie Tielen, Yanka Flamand, Luc Parlavecchio, Tolly-Anne Ottawa-Flamand et Niska le chien

Myriam Leblond (à gche) en compagnie d’Alex Laviolette-Moar, Marie Tielen, Yanka Flamand, Luc Parlavecchio, Tolly-Anne Ottawa-Flamand et Niska le chien

Le tournage de Pisikotan a permis une fois de plus à Myriam et Pierre-Luc de confirmer leur solide complémentarité. « Ç’a été fait dans le plaisir total » confie Pierre-Luc. Tout le tournage a été un charme. Même s’ils devaient tourner la nuit à des températures de -35⸰ C et même s’ils ont travaillé d’arrache-pied pendant plusieurs mois. C’était leur projet et c’était parfait.

Ces deux complices se sont rencontrés à l’école secondaire, puis se sont retrouvés à La Fabrique Culturelle. « Myriam, c’est le genre de personne qui a des yeux tout le tour de la tête et qui se demande toujours si tout est beau. C’est parfait de travailler avec quelqu’un comme elle. »

L’idée initiale de tourner ce documentaire est venue de Myriam parce qu’elle voulait en apprendre davantage sur la culture atikamekw. Elle avait la profonde impression que ce projet « était fait pour elle ». Mais elle ne se voyait pas l’entreprendre sans Pierre-Luc, celui avec qui les regards peuvent très bien remplacer les mots.

Bande-annonce

Myriam et Pierre-Luc se sont donc partagé la réalisation et la caméra. Et Pierre-Luc fera la direction photo, le montage et une partie de la musique.

Le documentaire est actuellement en postproduction. Il sera possible de le voir en salle d’ici 2021.

Documentaire disponible gratuitement sur Tou.tv

Producteurs exécutifs : Centre de l’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL), Point de rue, Université de la Rue de Trois-Rivières et la Coop Les Affranchis.

Pendant le tournage du documentaire Pisikotan

Pendant le tournage du documentaire Pisikotan

On va s'revoir : une cocréation en temps de pandémie

On va s’revoir; un film initié par Oli Chapo et narré par Robin Aubert

On va s’revoir; un film initié par Oli Chapo et narré par Robin Aubert

Oli Chapo a rassemblé des cocréateurs afin de réaliser un court métrage pendant la pandémie. Au lieu de regarder sa caméra prendre la poussière, il est allé à la rencontre des habitants de Victoriaville et a mis en images ce contexte particulier de confinement.

Oli Chapo, directeur photo

Oli Chapo, directeur photo

En écoutant le court métrage d’Oli Chapo, je suis un peu tombée en bas de ma chaise. Pierre-Philippe Côté, qui a fait la musique du film, m’avait demandé de faire un article sur Oli, celui « qui s’est retroussé les manches pendant la pandémie pour faire un super court métrage ». Quelques heures avant l’entrevue, Oli m’a envoyé son court métrage. Frissons, larmes, sourires. Toutes les émotions y ont passé. C’est beau, c’est vrai. Un baume pour l’âme.

On se relève et on filme

En se levant un matin du mois de mars, alors qu’il perdait tous ses contrats, Oli Chapo a eu l’idée de partir avec sa caméra et de filmer : agriculteurs, pompiers, personnel de l’hôpital Hôtel-Dieu d’Arthabaska, grands-parents, enfants. Comment vivent-ils cette expérience de confinement à tout le moins déstabilisante ? On aperçoit, à travers le court métrage de 4 minutes et demi, le quotidien des gens d’ici. C’était sa façon à lui d’aller à la rencontre de l’autre malgré le confinement, même s’il devait se tenir à deux mètres de distance ou derrière une fenêtre.

Matt Charland

Matt Charland

Une histoire d’amitié

Oli parlé de son projet à Matt Charland, qui est en quelque sorte son mentor et lui-même un directeur photo, réalisateur et monteur originaire de Victoriaville. Il a tout de suite embarqué dans le projet en contribuant avec des images et un montage sensible et vrai. Ils ont ensuite parlé de leur création à Pierre-Philippe Côté, qui, à son tour, en a parlé à Robin Aubert. Qui de mieux que Robin Aubert pour écrire et narrer un texte qui touche les Québécois, qui nous ressemble ? Lors de l’enregistrement de ses paroles dans le studio de Pilou, l’émotion se faisait sentir. Disons que le courant a vraiment passé ! Les paroles de Robin Aubert, jumelées aux images d’Oli Chapo, au montage de Matt Charland et à la musique de Pilou en font une œuvre à tout le moins… renversante ! « Chaque fois que je regarde le court métrage, j’ai le poil qui me lève sur les bras ! » affirme avec enthousiasme le créateur. « Je suis vraiment fier de ce projet-là qui est parti de rien et qui est devenu une cocréation au-delà de ce que j’aurais pu imaginer ».

Image tirée du film : «Pourquoi on s'regarde pas avec nos yeux de forêt et nos cœurs de fleuve?»

Image tirée du film : «Pourquoi on s'regarde pas avec nos yeux de forêt et nos cœurs de fleuve?»

Ce film met en lumière que nous devons rester unis devant cette pandémie mondiale et que peu importe nos origines, on vient tous « du même patelin universel ». C’est peut-être également une belle occasion de faire de « la terre notre priorité et la candeur au centre de nos intentions » (les mots de Robin Aubert).

« C'est pas une pause qu'on vit mon chum. C'est juste la vie qui nous donne un sursis. »

À voir et surtout, revoir encore et encore !

Pierre-Philippe Côté, musicien et compositeur, pendant le tournage du film

Pierre-Philippe Côté, musicien et compositeur, pendant le tournage du film

Un clip qui fera... un beau malheur!

Crédit photo: Michelle Boulay

Crédit photo: Michelle Boulay

Les 2 et 3 février derniers, plusieurs membres et l’équipe du BEAM se réunissaient pour tourner le vidéoclip Beau malheur de Kevin Parent. Le tournage s’est réalisé dans quatre MRC différentes de l’Estrie. On retrouvera, entre autres, des scènes dans une église à Barnston, au camping Magog-Orford et à l’école du Sacré-Cœur de Sherbrooke.

Un scénario signé Anh Minh Truong

Juan Manuel Chavarin (ass.-cameraman), Mathieu Gagnon (directeur photo) et Anh Minh Truong (réalisateur)Crédit photo: Michelle Boulay

Juan Manuel Chavarin (ass.-cameraman), Mathieu Gagnon (directeur photo) et Anh Minh Truong (réalisateur)

Crédit photo: Michelle Boulay

Comme la chanson parle de la quête du bonheur dans la noirceur, le réalisateur et scénariste Anh Minh Truong a pensé créer un monde post-apocalyptique où un père et son fils essaient de trouver des petits moments de joie, malgré le malheur qui les entoure. Essayant de survivre à cette fin du monde, on retrouvera les deux personnages dans des scènes empreintes d’émotions, tentant de trouver nourriture et refuge.

Le scénario de Minh n’illustre pas de manière intégrale les paroles de la chanson de Kevin Parent, écrite en hommage à son père, mais en respecte l’esprit et surtout, l’émotion.

« Même si ce n’est pas vraiment l’histoire de la chanson comme je l’ai écrite pour mon père, ce n’est pas grave. Il faut s’abandonner au processus créatif d’une tierce personne pour amener des images qui nous évoquent encore plus. Il faut faire confiance. Ça, j’aime ça. Je m’abandonne. J’ai juste le goût de plonger là-dedans parce que c’est une belle gang ! » confie Kevin Parent pendant le tournage.

Minh aussi était très enthousiaste de proposer ce scénario et d’avoir une grande liberté pour réaliser ce clip :

« Un vidéoclip, c’est pour tripper et pour flyer ! Ça me permet de faire quelque chose que je ne ferais jamais en film. Je ne ferai jamais de film post-apocalyptique parce qu’on n’a pas ce genre de budget-là au Québec. »

Un père et son fils

Kevin Parent et le petit Isaac, entre deux scènes du tournage du vidéoclip Beau malheurCrédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac, entre deux scènes du tournage du vidéoclip Beau malheur

Crédit photo: Michelle Boulay

Isaac Chaloux, 8 ans, joue le rôle du fils de Kevin. Isaac, qui est le fils de Véronique Vigneault (dans la vraie vie !), directrice générale du BEAM, en est déjà à son troisième tournage de vidéoclip. Il prend son rôle très au sérieux et est d’une patience légendaire entre les différentes prises. Il connaît d’ailleurs toutes les paroles de la chanson ! Kevin Parent a développé une très belle relation avec Isaac durant le tournage, ce qui a indéniablement teinté la complicité de leur jeu. L’équipe a dû se déplacer à quelques reprises pendant le tournage et Isaac voyageait toujours dans la même voiture que Kevin. Le chanteur était très paternel et enveloppant avec lui.

Tourner l’hiver

Jean-Sébastien Dutil, Mathieu Gagnon, Juan Manuel Chavarin et Johan GassCrédit photo: Michelle Boulay

Jean-Sébastien Dutil, Mathieu Gagnon, Juan Manuel Chavarin et Johan Gass

Crédit photo: Michelle Boulay

Ce n’est pas le froid et la grisaille qui a ralenti ou découragé l’équipe de tournage !

« Tourner l’hiver, c’est un gros défi humain et technique. Il faut gérer nos doigts et nos orteils, il faut gérer la performance des comédiens par rapport au froid et aussi l’aspect technique. Les batteries, les caméras et les lentilles gèlent. Mais ça donne un cachet vraiment particulier, surtout dans un concept de fin du monde » affirme le réalisateur Anh Minh Truong.

Pascale Rousseau, Anabelle Guay, Guylaine Carrier et Caroline FontaineCrédit photo: Michelle Boulay

Pascale Rousseau, Anabelle Guay, Guylaine Carrier et Caroline Fontaine

Crédit photo: Michelle Boulay

Toute l’équipe s’était préparée à affronter le froid : mitaines, combines, hot pads et boissons chaudes étaient à l’honneur. Guylaine Carrier, la costumière, distribuait des couvertures chaudes pendant les pauses de tournage. Et Juan Manuel Chavarin, l’assistant-cameraman, avait élaboré un plan pour savoir où et quand recharger les batteries et chauffer le camion d’équipement pendant la nuit.

Une équipe de tournage bien de chez nous

L’équipe, entièrement composée de membres du BEAM, réunissait talents et compétences. Costumes, décors, direction photo, production, figuration, photo, traiteur : autant de domaines pour faire briller un projet commun, lui-même imprégné des valeurs collaboratives du BEAM. La complémentarité, la courtoisie et la bonne humeur étaient tellement présentes sur le plateau, que Minh avait l’impression de tourner avec « sa famille ».

Le dévoilement du clip aura lieu lors du spectacle de Kevin Parent le 14 février au Granada. On y présentera, selon le chanteur gaspésien, le « fruit d’un travail rempli d’amour. »

Anh Minh Truong en plein tournageCrédit photo: Michelle Boulay

Anh Minh Truong en plein tournage

Crédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac Crédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac Crédit photo: Michelle Boulay

Vite pas vite en pleine action!

L’équipe de Vite pas vite : 1re rangée : Louis-Philippe Poirier : assistant-cameraman, Jean-Sébastien Busque : animateur/producteur, Bob : mannequin, Max-Pol Proulx : chef éclairagiste, Stéphanie Vallières : secrétaire adjointe, Sylvie LeBlanc : dir…

L’équipe de Vite pas vite : 1re rangée : Louis-Philippe Poirier : assistant-cameraman, Jean-Sébastien Busque : animateur/producteur, Bob : mannequin, Max-Pol Proulx : chef éclairagiste, Stéphanie Vallières : secrétaire adjointe, Sylvie LeBlanc : directrice de production, 2e rangée : Chantal Labonté : productrice, Marie-Ève Bisson : accessoiriste, Frédéric Choinière : animateur, 3e rangée : Guillaume Birster : preneur de son, Martin Rioux : cameraman, Mathieu Pépin : monteur

Vite pas vite est une émission jeunesse diffusée à Radio-Canada. On y voit de jeunes invités tenter des expériences hors du commun, puis les visionner au ralenti, grâce à une caméra haute vitesse. Les Productions du Treizième, producteurs de l’émission, se situent à Saint-Camille et commenceront dès avril à tourner leur 4e saison.

Un bungalow à Saint-Camille

C’est dans un bungalow de Saint-Camille que je me suis présentée, un matin enneigé de janvier. À la porte d’entrée, Chantal Labonté, coproductrice de Vite pas vite et Jean-Sébastien Busque — producteur, coanimateur, coscénariste et réalisateur. Café en main, Jean-Sébastien m’a fait faire un tour du proprio et m’a gentiment accordé une heure de son temps, malgré son horaire plus que chargé.

Jean-Sébastien Busque et Mathieu Pépin dans la salle de montage

Jean-Sébastien Busque et Mathieu Pépin dans la salle de montage

Nous avons commencé par visiter le sous-sol, lieu où sont entreposés les accessoires utiles aux tournages. C’est également à cet endroit que se cachait le fameux mannequin Bob. Il portait des pantoufles afin de réchauffer ses petits pieds froids. Bob est devenu l’un des personnages les plus importants de l’émission. Il prend part à plusieurs expériences où il est mis en danger. Il a déjà perdu un bras et même la tête ! Heureusement, Marie-Ève, l’accessoiriste, a développé une expertise unique pour le remodelage de sa fibre de verre. L’équipe n’a cependant pas pris de risques ; elle s’est dotée d’un deuxième mannequin : Jean-Guy.

 La visite se poursuit  à l’étage, où des ordinateurs se retrouvent dans toutes les pièces. Chaque membre de l’équipe occupe une place bien précise. Ils travaillent comme des petites abeilles, mais semblent tous avoir énormément de plaisir. Chantal, associée des Productions du Treizième, est capable de porter plusieurs chapeaux. Elle s’occupe de l’administration des projets, de la gestion du diffuseur et des approbations. Si quelqu’un manque à l’appel, elle le remplace. Elle travaille dans le coin qu’elle qualifie de « féminin » aux côtés de Sylvie, directrice de production et de Stéphanie, secrétaire adjointe aux productions. J’ai également pu rencontrer Max-Pol, le chef éclairagiste, devant la machine à café. Il porte aussi le titre d’assistant-monteur et travaille dans un petit bureau à côté de celui du Mathieu, le monteur. Mathieu travaillait à Montréal et s’est expatrié à Saint-Camille pour prêter main-forte à l’équipe. C’est lui qui s’occupe du montage des 54 épisodes de la saison. Il travaille 2 jours pour une émission de 7 minutes 30 secondes.

Jean-Sébastien et Saint-Camille

Jean-Sébastien s’est intéressé très jeune au domaine de la télévision. Il a toujours été très geek dans l’âme. Autodidacte et entouré de scientifiques, il est rarement à court d’idées pour produire et écrire du contenu. Jean-Sébastien a grandi à Sudbury et il a travaillé à Ottawa et Toronto où il a coanimé l’émission Volt pour la chaine franco-ontarienne TFO. Il y a rencontré Frédéric Choinière, le coanimateur de Vite pas vite.

Ils ont ensuite déménagé à Montréal pour faire les Pieds dans la marge, émission jeunesse de Radio-Canada.

Malgré sa vie très urbaine, il rêvait de vivre à la campagne. À leur retraite, les parents de Jean-Sébastien ont déménagé dans le canton de Melbourne. Sa mère s’est impliquée à Saint-Camille, pour un programme d’accompagnement à domicile pour les personnes âgées et a établi le contact avec la communauté. Il y a ensuite eu le projet des fermettes, projet dans lequel JS a été impliqué dès le début. Et c’est ainsi que de fil en aiguille il s’est construit une maison dans la région. C’est toute une belle communauté qui se développe autour de ce projet.

Les tournages

Jean-Sébastien me raconte que lorsque l’équipe part en tournage, elle se déplace avec un camion de 18 pieds et deux autres camionnettes de 7 passagers.

L’équipe tourne partout au Québec. En trois saisons, ils ont visité 70 écoles. Ils prévoient toujours 2 tournages par école / jour, en raison de la quantité impressionnante de matériel à déplacer.

Le plus grand défi selon lui ? De ne pas faire sauter les fusibles lors d’un tournage !

La troisième saison est diffusée depuis le 11 janvier, le samedi matin à 10 h. Le tournage de la 4e saison de 56 épisodes débutera en avril et il y aura beaucoup de nouveauté. Ils tourneront dans une patinoire, une piscine, un gymnase, une usine, un atelier d’art, etc. À ne pas manquer !

Des prix et de la reconnaissance internationale

L’émission s’illustre de plus en plus à l’international. Vite pas vite a été choisie Best Live-Action TV (émission jeunesse qui n’est pas faite en animation) par le jury jeunesse lors de la 36e édition du Chicago Children’s Film Festival. La production est également en compétition en Ukraine pour le festival jeunesse.

« La production télévisuelle, c’est très éphémère. Tu travailles, tu travailles et pouf ! C’est en ondes et c’est fini. Ce moment, cette énergie-là sont finis. Mais le fait d’être inscrit dans des festivals, ça donne une autre reconnaissance et ça permet de perdurer dans le temps » confie Jean-Sébastien.

Merci à toute l’équipe pour cette belle entrevue et bonne continuité à votre grand projet !

 

Lab_Scénic #1 : deux univers en direct

Pierre-Philippe Côté et Mylène Bélanger ont offert une expérience musicale en téléprésence.@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Pierre-Philippe Côté et Mylène Bélanger ont offert une expérience musicale en téléprésence.

@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Pierre-Philippe Côté, multi-instrumentiste et Mylène Bélanger, claveciniste, ont offert une expérience musicale en téléprésence hors du commun le 19 janvier dernier. Mylène jouait du clavecin, instrument à cordes pincées ressemblant à un petit piano, au Camillois à l’église de Saint-Camille. À ses côtés se trouvait une projection grandeur nature de Pierre-Philippe qui grattait son violoncelle dans la salle de spectacle du BEAM à Saint-Adrien.

Mylène, qui a découvert le clavecin à 9 ans, a brillamment su marier son grand talent à celui de Pierre-Philippe. Les deux artistes se sont pratiqués pendant une semaine afin d’harmoniser leurs deux univers.

Cette projection est a priori une initiative de la SAT (Société des arts technologiques) qui voulait explorer comment il était possible d’exploiter cette technologie pour créer de la musique.

« On ne veut pas juste utiliser la technologie pour utiliser la technologie. On veut trouver des façons de l’utiliser de manière créative et pour générer une émotion. Et ce sera à voir si cette émotion-là passe à l’autre bout » affirme Pierre-Philippe Côté.

Le clavecin est la plupart du temps entendu de manière acoustique, sans microphones. Il s’agit d’un instrument extrêmement difficile à amplifier, en raison de sa grande résonance. Pierre-Philippe a trouvé le meilleur moyen de remédier à cette situation : par un traitement acoustique en direct il a pu diffuser le son du clavecin de Mylène extrêmement fort. La réverbération de l’église de Saint-Adrien a également contribué à diffuser le son de l’instrument d’une manière plus grande que nature.

« On essaie de voir l’étendue des possibilités de cette technologie. On touche la pointe de l’iceberg. Ça va être intéressant de voir comment ça va se développer dans les prochaines années » mentionne avec enthousiasme Pierre-Philippe.

Mylène Bélanger, pendant sa prestation@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Mylène Bélanger, pendant sa prestation

@Enzo Marceau et Pénélope Davies Campeau

Mylène était également très enthousiaste après le concert :

« Je suis chanceuse qu’il y ait une culture ici avec les Concerts de la Chapelle [de Saint-Camille]. Il y a un intérêt autour du clavecin. J’ai deux instruments à la maison et ici, il y en a deux. Quatre clavecins pour un village de 500 habitants, c’est quand même exceptionnel! Et c’est intéressant que je puisse faire cette expérimentation musicale! »

Y aura-t-il un Lab_Scénic #2 ? À suivre!